Régina Patorni-Casadesus est l’une des neuf enfants de Luis Casadesus, le fondateur de la dynastie musicale des Casadesus. En 1906, elle épouse Aurèle Patorni, écrivain, journaliste et avocat. Leur fils Raphaël naît en 1911.
Sa carrière de claveciniste est intimement liée à la Société des Instruments Anciens, fondée par son frère Henri Casadesus, sous la présidence de Camille Saint-Saëns. Pendant 35 ans, elle effectua plus de 75 tournées à travers le monde, et joua dans les cadres les plus prestigieux.
Elle fut acclamée aux Concerts Colonne et Lamoureux à Paris, à Bonn, aux fêtes de Beethoven au Conservatoire de Berlin, aux Conservatoires de Moscou et de Petrograd, puis à Yasnaïa Poliana chez l’écrivain Léon Tolstoï ou elle passa deux jours, et au Conservatoire de Bruxelles. Réceptions royales et impériales se succédèrent en une prestigieuse série. A Madrid, elle joue chez la reine-mère, puis chez l’infante Isabelle, à Rome chez la reine Marguerite; par deux fois chez la duchesse de Cumberland à Vienne, puis à Gmunden pour jouer devant le roi du Danemark Frédéric VIII. A Vienne elle joue deux fois chez l’archiduchesse Maria-Josefa devant le jeune archiduc qui deviendra empereur d’Autriche.
A Constantinople devant le sultan Mohamed V en son palais de Dolma-Bagtche. A Bucarest, elle donne six matinées en une semaine chez la reine Elisabeth. A Sofia au palais royal elle donne une séance devant le tsar Ferdinand, la tzarine Elizabeth et le prince Alexandre de Serbie.
A Londres, elle joue au palais de Buckingham devant le roi Edouard VII, et la reine Alexandra, sœur de l’impératrice douairière de Russie Marie-Fedorowna qui l’année suivante l’invita à venir en soirée privée devant le tsar de Russie Nicolas II, la tzarine Alexandra et toute la famille impériale. En France elle joua aux Palais du Luxembourg, du Louvre, de Fontainebleau, souvent à Versailles, au Sénat, à la Comédie française, à l’Opéra, et aux Concerts Lamoureux du Conservatoire.
Son autobiographie « Souvenirs d’une Claveciniste, Ma famille Casadesus » (Paris, La Ruche Ouvrière 1962) fait revivre avec candeur la jeunesse et la carrière de Régina, et nous guide parmi les grands noms de la musique française.
Un enfant : Raphaël (avec Aurèle Patorni)
Texte de François-Marie Patorni (2011)