La Société des Instruments Anciens

LA SOCIETE DES INSTRUMENTS ANCIENS

fondée par HENRI CASADESUS en 1901

LE QUATUOR DE VIOLES :
Marius CASADESUS (Quinton) (à partir de 1928) – Marcel CASADESUS (> 1914) – Henri CASADESUS (Viole d’Amour) – Mme Lucette CASADESUS (Viole de Gambe) (à partir de 1928) – Maurice DEVILLIERS (Basse de Viole) – Mme Régina PATORNI -CASADESUS (Clavecin)
Régina Patorni raconte …
Henri venait d’avoir son premier prix d’alto quand, vers 1901, l’idée lui vint de constituer un ensemble qui interpréterait les grands maîtres d’autrefois sur les instruments de leur époque. Cet ensemble était composé de la viole d’amour, du quinton, de la viole de gambe, de la basse de viole et du clavecin.
Les instruments qu’il se procura étaient authentiquement d’époque et provenaient des plus célèbres luthiers. Seul le clavecin sortait de la maison Pleyel, et reproduisait fidèlement celui de Bach.
Dès qu’il jugea son ensemble au point, Henri le fit entendre à Camille Saint-Saëns qui, en acceptant d’être Président d’Honneur, consacra la naissance de la SOCIETE DES INSTRUMENTS ANCIENS.
D’autre part, un imprésario, le mari d’Yvette Guilbert, qui s’était vouée à la résurrection de la vieille chanson française, s’enthousiasma en entendant les sonorités délicates de ces instruments peu connus, et l’excellente exécution qui les faisait revivre. Il proposa à mon frère Henri de l’engager dans son ensemble, à condition que, tout en se produisant indépendamment, il accompagnerait Yvette.
Un premier succès, remporté en Autriche, fut suivi d’une tournée triomphale.
Je ne faisais pas encore partie des « Instruments Anciens », mais je les entendais répéter, ainsi que les quatuors de Beethoven, que Lucien Capet faisait travailler à mes frères Henri et Marcel et au violoniste André Touret. De ce travail devait naître le fameux quatuor Capet.
Nourrie par de tels artistes de la meilleure littérature musicale, je ne goûtais pas moins leur simplicité et l’insouciante gaîté de toute cette jeunesse promise à de si éclatants succès, mais trop souvent démunie d’argent. (…)
PREMIÈRE TOURNÉE EN RUSSIE
Ma première grande tournée en Russie eut lieu immédiatement après la réception que mes frères Francis et Henri avaient organisée à Paris pour recevoir les grands compositeurs et artistes russes. C’est ainsi que je rencontrai Chaliapine, Safonof, Rimsky-Korsakov, Prokofiev, le ténor Altchensky et Serge Koussevitsky.
Ce dernier allait devenir, pour mon frère et pour moi, un merveilleux ami. Artiste de haute culture, et dont la notoriété était déjà immense, il organisa aussitôt, avec sa femme Nathalie, des réceptions en notre honneur, nous prodiguant ses conseils et nous présentant à toute la haute société musicale de son pays. Il fut fidèle à cette amitié jusqu’au bout de sa magnifique carrière. J’aurai plus loin l’occasion d’en citer une preuve émouvante.
De retour en France, de nouvelles tournées en province ne furent qu’un prélude à de plus longues tournées à l’étranger. Nous parcourûmes l’Allemagne, l’Autriche, la Russie, la Bulgarie, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre, la Suisse, la Belgique, la Hollande, le Danemark, la Suède, la Turquie, la Grèce, l’Egypte… L’Amérique (Etats-Unis, Canada) ne devait nous accueillir qu’après 1914, ainsi que la Syrie et la Palestine. (…)
HISTORIQUE
Ce fut en 1901 que, sur les conseils de l’illustre Maître Saint-Saëns, Henri Casadesus, après de longs mois de recherches et de mise au point, fonda la Société des Instruments Anciens. Dès son premier concert public, le succès se dessina si nettement que Saint-Saëns n’hésita pas à apporter à la jeune Société l’appui de son grand nom, en acceptant de présider à ses destinées jusqu’à sa mort. Fort de son puissant encouragement, plein d’une conviction artistique sincère, Henri Casadesus se voua au constant perfectionnement de l’ensemble qu’il avait reconstitué avec tant de bonheur. Fouillant les bibliothèques de France et de l’Etranger, il arriva en quelques années à recueillir un incomparable répertoire qui, à maintes reprises, a provoqué les offres tentantes mais toujours repoussées des grands éditeurs et grâce auquel la Société des Instruments Anciens fut à même de ressusciter dans toute sa grâce et tout son charme l’oeuvre si longtemps méconnue des Maîtres des XVII ème et XVIII ème siècles.
Au cours de ses voyages, Henri Casadesus a réuni une magnifique collection d’instruments rares et anciens qui se trouve définitivement au Musée de la Boston Symphony en Amérique.
De 1901 à 1914, la Société des Instruments Anciens fit régulièrement chaque année de grandes tournées à l’étranger. La Belgique, la Hollande, l’Allemagne et l’Autriche virent ses premiers triomphes. Puis sa renommée s’étendant, elle signa nombre d’engagements pour l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, l’Italie. En octobre 1906, elle franchit la frontière russe pour aller faire en Russie une première tournée qui fut suivie de dix autres en l’espace de sept années, la guerre et la révolution interrompant le cycle de ses victoires artistiques dans ce pays où elle suscitait, partout sur son passage, un enthousiasme débordant. A la même époque, elle était appelée à donner des concerts en Roumanie et en Bulgarie, puis en Turquie, en Grèce, en Egypte et en 1914 elle avait signé un contrat avec un agent allemand célèbre pour effectuer une tournée Tour du Monde par l’Allemagne, la Russie, le Japon et retour par l’Amérique.
Le répertoire de la Société se compose d’oeuvres originales des XVII ème et XVIII ème siècles et du commencement du XIX ème siècle, comprenant des quatuors pour les violes des quintettes violes et clavecin ; symphonies, divertissements, ballets, des trios pour les divers instruments, des concertos, suites, fantaisies pour chaque instrument respectif.
Instruments anciens
InstAnciens1907
La Société des Instruments Anciens -carte postale
Programme SDIA1
Programme p2 D SDIA 2
REPERTOIRE DE LA SOCIETE DES INSTRUMENTS ANCIENS
FETE GALANTE.
Composé en 1725 à l’occasion des fêtes du mariage de Louis XV et de Marie Leczinska le 4 septembre de la même année. Il fut dansé dans les jardins du Palais de Fontainebleau.
LES RECREATIONS DE LA CAMPAGNE.
Divertissement dansé par Guimard et sa troupe en 1770 au château de Luciennes, devant le roi Louis XV et Mme Dubarry, au cours d’une fête qu’elle donnait à l’occasion de sa présentation à la Cour.
SUITE FLORENTINE.
Fut composée à Pise en 1788 pendant un séjour de Galéazzi en Toscane. Fut jouée par la première fois à la Cour du pape Pie VI pendant une fête donnée pour célébrer la réorganisation du Musée du Vatican.
CONCERTO POUR CLAVECIN.
Une des premières oeuvres de Luigi Borghi alors qu’il était encore sous l’influence de Mozart qu’on perçoit très nettement dans ce concerto. Sa grande particularité, c’est que l’accompagnement a été écrit pour 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons et 2 cors.
CONCERTO POUR QUINTON.
Fut écrit à Paris en 1797 sous le Directoire et dédié à Barras, un des cinq directeurs.
JARDIN DES AMOURS.
Composé en 1719 pour une fête donnée au Palais Royal par le régent Philippe d’Orleans.
PARTITA.
Le manuscrit découvert à Manchester porte la signature de l’auteur Ayrton et, de sa main, la date du 16 juin 1807.
CONCERT POUR VIOLE D’AMOUR.
Asioli le composa à Venise en 1798. Le manuscrit porte la mention « Reconnaissant hommage à la marquise Cherardini ».
LA COUR DES MIRACLES.
Ballet pantomime donné en 1807 à la Malmaison devant « Napoléon 1er » et l’impératrice Joséphine, au cours des fêtes organisées pour célébrer la signature du traité de Tilsitt.
DIVERTISSEMENT POUR VIOLE D’AMOUR.
Le manuscrit, retrouvé à Vienne dans la collection de la princesse de Windischgraetz, ne porte aucune indication de date ou de lieu d’origine. Il fut vraisemblablement composé à Vienne lors du séjour qu’y fit Cimarosa en 1792 à son retour de Russie.
SUITE FLAMANDE.
Fut écrite pendant le séjour de Jean Ancot en Angleterre vers la fin du XVIII ème siècle.
CANTIQUE SACRE.
Composé par le Vidame de Pontmercy. Attaché à l’abbaye de Citeaux en qualité de cellerier séculié, il vint à Paris en 1690, et grâce à la protection du père Jaseph, conseiller intime du cardinal de Richelieu, il obtint une charge à la Cour. C’est à ce moment qu’il écrivit un grand nombre de motets dont on n’a retrouvé que des fragments. La réalisation et l’harmonisation du Cantique sacré est due à Henri Casadesus.
BALLET DE LA ROYNE.
Dansé en 1784 par la reine Marie-Antoinette au Grand Trianon de Versailles.
DIVERTISSEMENT ROYAL.
Ballet composé en 1720 et dansé à l’occasion d’une fête donnée au Palais Royal par le régent Philippe d’Orléans en présence du cardinal Dubois pour célébrer le dixième anniversaire du jeune roi Louis XV.
2ème SYMPHONIE.
Bruni (1750-1823). Allegretto – Menuetto – Andante et musette – Final.
PLAISIRS CHAMPETRES.
Monteclair (1666-1737). Ritournelle – Passepied – Entrée des bergers – Vielles et musettes – Rondo du bonheur.
SUITE en quatre parties pour viole d’amour de Lorenziti (1740-1794).
LE PAYS DU TENDRE.
A.C. Destouches (1672-1749). Cortège – Gavotte des Précieuses – Billet doux – Menuet.
LA CHASSE.
Lorenziti. Sonatine pour quinton et viole d’amour.
CONCERTO POUR LES VIOLES.
Ph. Em. Bach (1714-1768). Allegro moderato – Andante lento molto – Final.
CONCERTO EN RE.
Mozart (1756-1791). Largo et allegro – Adagio – Menuet Final.
BALLET-DIVERTISSEMENT.
Monteclair (1666-1737). Entrée – Air tendre – Tambourin – Carillon – Farandole.
SINFONIA.
Haydn (1732-1809). Allegro Menuet – Andante molto lento – Final rondo.
FANTAISIE POUR VIOLE D’AMOUR.
Nicolini (1762-1843). Introduction – Scherzo – Lento amoroso – Presto.
SONATE A TROIS.
Marais (1656-1728). Allegro moderato – Menuet – Allegro vivace.
TROISIEME SYMPHONIE.
Bruni. PETITE SYMPHONIE. Marais (1656-1728). Allegro – Menuetto – Allegro molto. Aussi bien des oeuvres de : J. S. Bach. Ph. Em. Bach, Haydn, Mozart, Nicoley, Bruni, Borghi, Hasse, Marais, Mouret, Destouche, Francoeur, Azioli, Dalayrac, Lorenziti, etc.
NOTICE SUR LES INSTRUMENTS ANCIENS
Le Quinton
Le quinton ou « par-dessus de viole » est le plus petit modèle de la famille des violes : cet instrument est monté de cinq cordes et accordé une quarte au dessus de la viole d’amour. Sa sonorité très ténue a un charme particulier de fraîcheur et de fragilité.
La Viole d’Amour
La Viole d’Amour n’est autre chose que le ténor du quatuor de violes auquel on eut l’idée d’adjoindre des cordes sympathiques en métal. Ces cordes, dont le nombre n’est pas déterminé, mais réduit le plus souvent à six, partent de l’extrémité supérieure du manche, passent sous la touche au moyen d’une échancrure, traversent le chevalet, et s’attachent, sous le tire-cordes, à des boutons ménagés à cet effet. Elles sont donc constamment en relation avec la sonorité des cordes en boyaux, et vibrent par sympathie chaque fois qu’elles fournissent un son harmonique provoqué par le son réel des cordes principales attaquées par l’archet. Cette transformation du ténor de viole eut lieu exactement en 1610. Ce fut un Anglais qui en eut l’idée, dans le but de produire une sonorité aérienne analogue à celle de la harpe d’Eole. De là l’instrument se répandit en Allemagne, en Italie et en France, où, pendant un siècle et demi il eut beaucoup de succès. Les dimensions de la viole d’amour ont varié ainsi que son mode d’accord. Quant aux cordes dites «sympathiques», leur accord était arbitraire. C’est par un examen très judicieux de la production des sons harmoniques que M. Henri Casadesus est arrivé à le régler de manière à provoquer le plus grand nombre possible de résonances par rapport aux cordes en boyaux.
La Viole de Gambe
La Viole de Gambe ou « basse de viole » est montée de six ou sept cordes ; la septième avait été introduite en 1765 par un virtuose célèbre, M. de Sainte-Colombe. Cet instrument, fort répandu à son époque, compte dans son répertoire des oeuvres de J.-S. Bach, Hoendel, Marais, Caix d’Hervelois, etc.
La Contrebasse
La famille des violes, constituée en quatuor s,’adjoignait, pour la partie grave, d’un type d’instrument monté de cinq cordes sonnant à l’octave basse de la « Viola da gamba », mais dans le but d’alléger la table, les virtuoses contrebassistes avaient coutume de ne se servir que des trois cordes supérieures ; c’est ainsi que la joue M. Ed. Nanny à l’imitation d’ailleurs des grands virtuoses italiens, Dragonetti, Battesini, etc. En somme, aucune modification sérieuse n’a été apportée à la contrebasse qui est toujours restée ce qu’elle a été.
Le Clavecin
Le clavecin n’est nullement, comme on le croit, l’ancêtre du pianoforte, cette paternité étant réservée au clavicorde. Le clavecin est une harpe dans laquelle l’action des doigts est remplacée par un système de petites pièces de bois mince armées d’un bec de plume à leur extrémité supérieure, et reposant sur le bout du clavier qui les pousse sur la corde. C’est donc un instrument à cordes pincées. L’attaque étant uniforme et non réglable par les doigts, on eut l’idée au XVII ème siècle, pour pouvoir varier les effets, de multiplier les modes de pincement de la corde, et de superposer plusieurs claviers. On remplaça aussi le bec de plume par des lanières de cuir, tout cela en vue de remédier à la monotonie d’un instrument « inexpressible » par sa nature même.
PREMIÈRE GÉNÉRATION

FRANCIS CASADESUS

ROSE CASADESUS

ROBERT-GUILLAUME CASADESUS

HENRI CASADESUS

MARCEL CASADESUS

CÉCILE CASADESUS

RÉGINA CASADESUS

MARIUS CASADESUS

DEUXIÈME GÉNÉRATION

ROBERT CASADESUS

GABY CASADESUS

CHRISTIAN CASADESUS

CATHERINE CASADESUS

JACQUELINE CASADESUS

CLAUDE CASADESUS

GISÈLE CASADESUS

MATHILDE CASADESUS

BERNARD CASADESUS

GRÉCO CASADESUS

TROISIÈME GÉNÉRATION

ODETTE CASADESUS

JEAN CASADESUS

GUY CASADESUS

JEAN-CLAUDE CASADESUS

RENÉE de COURVILLE

MARTINE PASCAL

BERNADETTE BERNARD 

THÉRÈSE CASADESUS RAWSON

PATRICE CASADESUS

BÉATRICE CASADESUS

DOMINIQUE PROBST

FRÉDÉRICK CASADESUS

PABLO CASADESUS

QUATRIÈME GÉNÉRATION

AXEL CHAMBILY

NATHALIE HOLT

OLIVIER HOLT

CAROLINE CASADESUS

JULIETTE MAILHÉ

SEBASTIAN COPELAND

JEAN-CHRISTOPHE CASADESUS

TATIANIA PROBST

BARBARA PROBST

RAMSAY CASADESUS RAWSON

CINQUIÈME GÉNÉRATION

DAVID ENHCO

RAPHAEL HOLT

THOMAS ENHCO

LOUISE HOLT BOUILLON